Lutter contre la hausse des loyers pour freiner l’extrême droite

Une crise du logement préoccupante

La flambée des prix de l’immobilier pourrait devenir un enjeu électoral majeur pour les partis de gauche et du centre, selon des études du Réseau de recherche en politiques progressistes (PPRNet), publiées par le journal britannique The Guardian. Les recherches soulignent qu’un engagement sur la crise du logement pourrait permettre à ces partis de regagner le soutien des électeurs.

Entre 2015 et 2023, le coût du logement dans l’Union européenne a augmenté de 47 %, tandis qu’en France, cette hausse atteint 31 %. Près d’un Européen sur dix consacre plus de 40 % de ses revenus au logement, un phénomène particulièrement marqué chez les jeunes, où plus de 10 % des 15-29 ans sont concernés.

Un risque pour la gauche

Les chercheurs mettent en garde : si la gauche néglige ces problématiques, les partis d’extrême droite pourraient en tirer parti. Gilles Ivaldi, chercheur au Cevipof, explique que l’insécurité économique alimente des sentiments xénophobes et anti-élites. Un glissement s’est opéré dans les discours des partis d’extrême droite, le logement étant désormais perçu comme une question d’identité nationale plutôt que comme un droit social.

Pour faire face à cette situation, les chercheurs du PPRNet suggèrent de redéfinir le logement comme un bien public et d’augmenter l’offre publique et coopérative. La priorité doit être de rétablir un lien de confiance avec les électeurs, de plus en plus distendu.