« 20 jours à Marioupol » : témoignage poignant d’une ville assiégée
Un siège tragique
Le 24 février 2022, Vladimir Poutine annonce le début d’une « opération militaire spéciale » en Ukraine. Marioupol, ville portuaire sur la mer d’Azov, devient rapidement un point névralgique, assiégée en quelques jours. Trois journalistes d’Associated Press, dont le photographe et réalisateur ukrainien Mstyslav Chernov, se retrouvent piégés dans cette ville en proie au chaos. À travers sa caméra, Chernov capture des scènes d’horreur alors que la Russie prétend ne pas cibler les civils. Des familles hagardes sortent de maisons détruites, des blessés affluent dans un hôpital manquant de tout, tandis que les équipes médicales luttent dans des conditions désespérées.
Résistance et exfiltration
Les images déchirantes de Chernov, où il énumère les noms et âges des victimes, résonnent tragiquement : Evangelina, 4 ans, Ilya, 16 ans, Kyryl, 18 mois. Des bombardements ciblent des infrastructures essentielles, y compris une maternité. Une femme enceinte, extraite des décombres, ne survit pas, tout comme son bébé. La population, coupée du monde, espère une fuite par un couloir humanitaire, mais cet espoir est anéanti par le non-respect des cessez-le-feu. Chernov et son collègue Evgueniy Maloletka s’efforcent d’envoyer leurs reportages, affrontant des risques mortels pour obtenir un réseau. Après vingt jours, alors que leur refuge est assiégé, ils sont exfiltrés par une unité spéciale, laissant derrière eux une ville exsangue. Après quatre-vingt-six jours de résistance, Marioupol tombe. Mstyslav Chernov a réalisé un film essentiel, un témoignage courageux et nécessaire sur cette tragédie.
