Une loi intégrale contre les violences sexistes et sexuelles attendue
Manifestations et propositions législatives
Après un week-end de manifestations à travers la France pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles, une proposition de loi dite « intégrale » sera présentée ce lundi 24 novembre à l’Assemblée nationale. Cette initiative, fortement sollicitée par les associations féministes, intervient alors que les chiffres des violences faites aux femmes sont alarmants.
Selon la Mission interministérielle pour la protection des femmes (Miprof), le nombre de féminicides a crû de 11 % entre 2023 et 2024, atteignant 107 femmes tuées par leur partenaire. De plus, 906 femmes victimes de harcèlement ont tenté de mettre fin à leurs jours, une augmentation de 17 % par rapport à l’année passée. Chaque deux minutes, une femme subit une agression sexuelle, et toutes les 23 secondes, un acte de harcèlement sexuel est rapporté.
Appels à l’action et scepticisme
Des milliers de manifestants ont exprimé leur indignation face à ces violences, réclamant un budget de 3 milliards d’euros pour soutenir la loi-cadre intégrale proposée par la députée socialiste Céline Thiébault-Martinez, cosignée par 109 députés de divers partis. Ce texte vise à aborder toutes les dimensions des violences, incluant la justice, la santé et l’éducation.
Cependant, des inquiétudes subsistent. Les associations craignent que les annonces de lois ne soient qu’une récupération politique, soulignant le manque de moyens financiers pour réellement lutter contre ce fléau. La Fondation des femmes estime qu’un budget de 2,6 milliards d’euros par an est nécessaire pour protéger efficacement les victimes.
